Pélerinage MCC Israel octobre 2006

Aujourd'hui c'est Pâques, lointain écho de la sortie des Hébreux de l'esclavage en Egypte et du passage de la Mer Rouge. C'est ce que nous montrent les lectures de l'Ancien Testament lus pendant la Vigile Pascale hier soir

Et bien sûr, nous fêtons la Résurrection du Seigneur Jésus après sa mort sur la croix. Notre sortie de l'esclavage du péché et notre passage par la mort vers la Vie à sa suite.

Pâques tombe cette année en même temps pour toutes les églises chrétiennes mais aussi en même temps que la semaine pascale juive. Une synchronie prophétique d'unité, de rapprochement et de paix? Espérons-le. Une confirmation des signes d'espoir en Israël/Palestine dont a parlé Benoit XVI à la bénédiction urbi et orbi tout à l'heure? Puisse-t-il être entendu. Puisse notre pélé et nos prières avoir eu leur modeste contribution à cette recherche de paix et d'unité.

L'unité du groupe n'a pas failli cette Semaine Sainte, même en plus petit nombre: nous étions quatre aux célébrations du Jeudi Saint et du Vendredi Saint à St Ignace (pas toujours les mêmes, en plus). Certains se retrouvent encore à la montée de Claire D à Paris dans 15 jours. Notre veillée-bol de riz de carême a été une occasion réussie de fraternité.

Notre démarche collective nous a donc amenés unis jusqu'à Pâques. Qu'elle continue à porter ses fruits.

Que la Résurrection du Sauveur nous illumine.

Cela fait un peu plus de trois mois que nous sommes rentrés. Trois mois, c'est le temps pour qu'un voyage commence à devenir de l'histoire ancienne et s'estomper dans les souvenirs. J'ai relu mes notes aujourd'hui et certaines choses paraissent déjà loin.

Et pourtant, ce weekend, 9 personnes du groupe se retrouvent en Normandie. Je ne peux y être mais je me réjouis que la flamme reste vivace! La petite communauté que nous avons formé se maintient.

L'actualité nous évoque souvent Israël et les Territoires palestiniens, aussi. Pas moyen d'oublier ce qui se joue là-bas, donc, tant sur le plan politique que - en arrière plan - théologique. C'est bien cela que nous avons compris: les événements journalistiques ne sont que la face lisible de mouvements où la Parole doit se frayer un chemin dans le coeur des hommes. Les espoirs de paix alternent avec les déceptions. Quand l'Esprit sera-t-il enfin audible au delà de l'apparence des choses?

Certains pensent peut être déjà à ce qu'ils feront cet été. Que la Terre Sainte ne soit pas exclue de leurs projets.

Comme les mages, nous avons suivi l'étoile....

Nous croyions la voir dans le ciel du désert, mais nous n'avons rien vu. Alors nous avons prié pour ceux que visaient les avions militaires qui zébraient le ciel pur du désert.

Nous croyions la trouver au dessus du ciel de Bethléem, mais nous n'avons rien vu. Alors nous avons prié pour les jeunes séminaristes de Terre Sainte qui se préparent au sacerdoce à Bethléem.

Nous croyions la voir du haut du mont Thabor, mais nous n'avions rien vu. Alors nous avons prié pour cette Terre où ruissellent le miel et le lait mais qui ne sait pas encore trouver sa paix.

L'étoile, elle était en nous, dans notre coeur, et elle ne demandait qu'à éclairer nos vies, et les vies de ceux avec qui nous vivons. Mais pour le découvrir, il nous fallait faire un détour....

... Allez-y et écoutez. Faites-leur savoir - aux Israéliens comme aux Palestiniens - qu'ils seront entendus et qu'on ne les oubliera pas. [...] Ce n'est peut-être pas grand chose mais il appartient à chacun de nous de le faire."

Dr Rowan Williams, Archevêque de Canterbury (in La Croix du 26/12/06).

Hosannah, Maranatha

Glori-Gloria, Alleluiah (etc pour ceux qui connaissent le chant).

Hier, nous avons fait notre deuxième soirée de retrouvailles. Ne manquaient que Pascal et les Toulousaines. Nous avons pu voir une (toute) petite partie des milliers de photos prises et qui agrémentent petit à petit le blog. Avec en nouveauté, Claire F qui vient de poster celles de nos accompagnateurs. La com sur le pélé se poursuit, d'ailleurs. Comme Danièle l'a signalé, le site du MCC met en valeur le pélé avec un texte accessible à tous. Des articles dans les publications MCC sont en train.

Ce soir, 4 du pélé à la MT (dont 2 pour lire des prières universelles, quelle implication!). On se croise, à la MT, aux Semaines sociales, aux cours du Centre Sèvres, au MCC... Finalement, ce voyage a unit plus qu'on ne le croit.

Puissent ces retrouvailles se prolonger par bien d'autres (à commencer le 23 pour ceux qui sont ou montent sur Paris). Sinon, à défaut de Paris, "l'an prochain à Jérusalem"?

Mais ce n'est pas moi qui organise!

pdc

Christel

Cela fait 4 semaines que nous sommes rentrés.

• 4 semaines pour partager ce que nous avons reçu.
• 4 semaines pour raconter ce que nous avons vécu.
• 4 semaines pour expliquer notre ressenti sur la situation géopolitique de ce pays.
• 4 semaines pour se remémorer les paysages.
• 4 semaines pour faire échos de la parole reçue.
• 4 semaines pour voir et revoir les photos.
• 4 semaines pour offrir les souvenirs à notre entourage.
• 4 semaines pour revoir certains visages du pèlerinage.
• 4 semaines pour commencer à discerner l'essentiel du voyage.
• 4 semaines pour réaliser que tout les moments du pèlerinage était essentiels.

  4 semaines, c'est le temps de l'avent. Nous allons rentrer dans ce temps de l'avent.

  Cette année, ce temps aura une connotation différente, car Noël sera différent.
  Nous sommes allés sur les pas de Jésus, nous avons célébré la messe de Noël au champ des bergers, nous avons rapporté notre crèche en bois d'olivier fabriqué par les chrétiens de Bethléem.

  Prenons ce temps de l'avent pour continuer notre démarche de pèlerinage, notre chemin sur les pas de Jésus.

« Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru. »

Tels sommes-nous, qui de génération en génération, témoignons de l’expérience profonde que nous faisons de l’action de Dieu dans nos vies et de Son amour reçu en abondance.

Grâce à l’Eglise, nous savons que cette communion, cette union si particulière au Christ nécessite surtout d’ouvrir notre regard et notre cœur sur notre quotidien et sur celui de ceux qui sont nos compagnons dans cette vie. Point n’est besoin de certitudes plus fortes pour cheminer vers Dieu.

Dès lors qu’apporte vraiment un pèlerinage sur la terre où Dieu s’est incarné ?

Pourquoi partir,

au risque d’être déçu par des pierres qui ont vieilli, non seulement par l’érosion naturelle, mais aussi sous la vénération humaine, depuis 2 000 ans ?

au risque d’être déçu en découvrant que la Bible n’est pas un précis historique exact, un guide pour pèlerins en Terre Sainte, mais une histoire humaine où se dit la Vérité ?

au risque d’être déçu par l’Eglise, qui sur cette terre plus qu’ailleurs n’a pas su garder unique, d’un seul morceau la tunique du Christ, et se déchire au nom d’une Foi en un même Sauveur ?

au risque d’être bousculé par les pratiques de vénérations des autres pèlerins qui peuvent déstabiliser nos esprits rationnels ?

au risque de douter de la présence de Dieu auprès des hommes de cette terre, tant le conflit qui oppose Palestiniens et Israëliens sur cette terre semble être l’antinomie complète des principes qui fondent leurs religions…

S’il faut partir, c’est bien parce qu’il vaut la peine de prendre ce risque d’être déplacé dans la foi qui nous habite depuis plus ou moins d’années…

Déplacés, parce que là-bas, nous découvrons la vie du Peuple que Dieu a choisi pour nouer son alliance, pour s’incarner. Pierres historiques et pierres vivantes rencontrées, toutes nous rappellent l’infinie patience de Dieu avec l’homme, sa participation active à l’histoire et au devenir de cette humanité lorsque celle-ci sait accueillir son Esprit, et agir selon sa Volonté.

Déplacés, parce qu’au cœur de cette humanité si déchirée, l’Esprit suscite plus qu’ailleurs des hommes et des femmes qui savent espérer et préparer des chemins pour la Paix…

Déplacés, parce que devant le tombeau vide, même drapé dans les marbres orthodoxes, nous retrouvons l’étonnement, l’incompréhension puis l’immense joie des femmes au matin de Pâques : le Christ est vraiment ressuscité... Il nous donne sa Paix.

Déplacés, parce nous qui croyions faire un voyage à l’étranger, nous nous retrouvons à faire un voyage intérieur au cœur de notre relation de fils et filles de Dieu, aimés inconditionnellement, aimés malgré tout, aimés à en mourir pour nous.

Aller (en pélé) en Israël…

… C’est vouloir découvrir la Bible sur les lieux où se sont déroulés les événements et parcourir les endroits où le Christ a vécu.

… C’est aller dans un pays très différent, se dépayser au sens superficiel du terme, puis, petit à petit, très profondément.

… C’est parcourir sa nature, si belle, ses déserts, ses collines, ses lacs , ses rivières, ses côtes, ses mers, sa Mer Morte si unique.

… C’est marcher dans ses villes, arabes, juives, anciennes – les plus anciennes du monde – ou plus modernes, américanisées, aseptisées.

… C’est rencontrer deux peuples et bien plus de trois religions – il y a les Druzes, les Bahaï, les Samaritains, treize communautés chrétiennes – leurs antagonismes mais aussi leur Histoire, leurs traditions, leur vie quotidienne, leurs espoirs.

... C’est commencer à comprendre les racines d’un conflit et ses métastases dans tout le monde occidental, jusque dans nos villes, qui répète des conflits plus anciens remontant à plusieurs millénaires, aux origines mythiques de ces peuples.

… C’est voir l’urgence de la paix dans un conflit où chacun a raison – ou du moins ses raisons – et où la paix ne sera possible que si chacun dépasse, justement, ses bonnes raisons.

… C’est être solidaire des Chrétiens de cette terre, entre le marteau et l’enclume, pour qui chaque pèlerin étranger peut être un bol d’air.

… C’est donc lire les textes sur place et sentir qu'on les reçoit différemment, qu’ils ont un écho inaudible jusque-là.

… C’est, selon chacun, vivre une expérience spirituelle parfois spectaculaire, parfois infime, très intériorisée, qui va faire son chemin.

… C’est toucher, si on en reçoit la grâce, l’intimité avec le Christ, le sentir prendre chair, vivre, parler, ressentir, et vouloir rester dans cette intimité.

… C’est aussi sentir la même intimité pour Marie, dans les lieux où il est fait mémoire de sa vie, à la Dormition, à la Basilique de l’Annonciation ; c’est comprendre la portée de son adhésion, de ce qu’elle a accepté de vivre.

… C’est vouloir transmettre cette expérience, la faire vivre en soi, pour qu’elle ne se résume pas à un voyage exotique mais une réelle manifestation de Dieu dans nos vies.

Au fil des jours, nous avons appris

à nous connaître, à nous apprécier, à nous faire confiance.

Je retiendrai de chacun

son sourire, sa discrétion, son enthousiasme, sa simplicité, sa générosité.

Et puis, la p'tite anecdote 'matérielle' qui agrémente le voyage :

- Bénédicte qui tape des mains en chantant, tout en rêvant à son nutella.

- Catherine et sa trousse à pharmacie : quel spray pour la gorge !

- Cécile et la recherche dans les archives de la douane.

- Claire et son appareil photo capricieux : points à photos !

- Claire et sa jupe de soirée

- Claire et son fou rire

- Delphine profitant jusqu'au bout de son voyage écourtée

- Félicie et ses vaches

- Jacques et son quit de survie : où est passé ma valise ?

- Julien et son entrée fracassante dans le jacuzzi

- Pascal et ses jambes coupées

- Sylvain nous entraînant à chanter

- Sylvie et la note positive avant de dormir

- Valérie et sa joie lors d'une rencontre providentielle devant le mur des lamentations

- Valérie et ses lunettes de soleil : Anan les a retrouvé !

Sans oublier, évidement :

- Bruno et sa montre qui avance

- Danièle et sa réserve de dattes

- Christel qui aura été la malade du groupe ;-)

Et puis, moi, qui n'en reviens toujours pas de la communion qui a régné au sein de ce groupe.

Des raisons variées nous ont poussés les uns les autres à faire ce voyage...
Peut-être cherchions-nous sur cette terre
l'écho des pas de Dieu,
dans sa longue marche avec son peuple au désert,
les traces des pas de Jésus, son Fils donné,
dans son passage dans notre humanité
le souffle de l'Esprit,
dans ce qu'Il a transformé dans nos vies...

Qu'avons-nous trouvé?
C'est difficile à raconter...
Certains mettront des mots,
D'autres des photos!
Certains rendront grâce,
D'autres chanteront la louange!
Certains demanderont sans se lasser,
D'autres préféreront la Parole goûter...